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Pourquoi rechercher le champ lexical de son histoire permet de mieux l'écrire

  • Photo du rédacteur: PK
    PK
  • 30 nov. 2019
  • 2 min de lecture

J'ai remarqué une chose depuis que j'écris dans une autre langue, je suis sans cesse en train de chercher du vocabulaire. Logique, je suis loin d'être parfaitement bilingue.


Je cherche évidemment les mots qui me seront utiles à la rédaction pure et simple de mon scénario, des mots et des termes que je n'aurais pas eu besoin de chercher en français, comme par exemple: "greffe de cœur" ou "transfusion sanguine" (non, je suis pas encore prête pour écrire la version japonaise d'Urgences). Il s'agit souvent de termes que je n'utilise pas ou très peu dans mon quotidien, mais qui sont tout à fait courants.


Et, de temps à autre, je fais des recherches plus approfondies : je mène des recherches par champs lexicaux. Parce que soyons honnête, je ne connais rien à la médecine en français, mais je possède déjà un champ lexical que j'ai acquis de manière naturelle. En japonais, non.


C'est un peu le truc du brainstorming, tu traces une patate et tu en tires tous les mots en rapport : potager, bêcher, binje, grenailles, rissolées, sautées, terre, jardin, jardinier...


Sauf que là, c'est pas tellement pour me donner une idée. L'idée, je l'ai déjà.


Je dresse le champ lexical de mon histoire, de son ou ses thèmes, ou même des termes qui définissent mes personnages. Avec tous les mots que j'obtiens, mon histoire prend déjà sa couleur, son ton.


Je ne m'arrête pas là.


Comme j'écris en japonais, dresser une liste de mots ne suffit pas vraiment, il me faut les comprendre, être sûre que je ne me trompe pas de sens. Ce n'est pas une évidence pour moi et j'ai besoin de précision. Je fais donc des fouilles plus poussées, avec deux alliés de poids : le dictionnaire et internet. Bien sûr, j'explore tous les sens des termes que j'ai listés, mais aussi les articles en lien plus ou moins direct avec ceux-ci. En général, c'est là que la magie opère.


Parmi toutes ces recherches et tous ces mots se cachent les pépites de mon histoire, les détails qui vont donner du réalisme, du croustillant, de l'inattendu. Ce n'est pas seulement une couleur ou un ton que je trouve : avec ce genre de recherches lexicales je comprends mieux mon histoire et mes personnages, et a fortiori ce que je veux ou ne veux pas écrire.

Si j'ai déjà l'idée de départ, faire ces recherches lexicales l'affine, la précise. Parfois, au contraire cela la chamboule, et je dois la transformer. Et, très souvent, cela me donne une multitude d'autres idées.


Pourquoi ne l'ai-je jamais fait en français? Ma langue n'est pourtant pas non plus une évidence. J'avais donc la prétention de croire jusque là, que mon français et mon imagination étaient suffisants.

Il me reste donc encore à tester cette méthode dans ma langue maternelle, mais je peux affirmer sans hésiter que c'est une manière simple d'entamer des recherches. Je me trouve plongée en un rien de temps dans d'intenses fouilles, que j'aurais rechigné à faire si j'y étais allée sans échauffement. Peut-être est-ce la méthodologie élémentaire pour faire des recherches? Je ne l'avais jamais rencontrée, mais elle me semble évidente à présent.


Écrire dans une autre langue m'a en tout cas permis de me forger cet outil précieux, grâce auquel j'enrichis considérablement mon histoire et mes personnages.


Et aussi nourris mon amour des listes.

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